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ÉTUDES D'ARCHÉOLOGIE PIIEHISTORIQUE. 29 les rameaux de la grande famille, pour atteindre enfin au type primitif d'où dérivent les autres ? En un mot, quand aurons-nous en main les preuves physiologiques et scientifiques de l'unité de l'espèce ? On peut affirmer que, à supposer que cela arrive, ce ne sera pas de sitôt, si l'on songe à la multiplicité, à l'immensité des facteurs à intro- duire dans la question. Si en effet, le type mongoloïde n'a pas varié sensiblement, depuis l'époque quaternaire jus- qu'à nos jours, c'est-à -dire pendant l'énorme période qui embrasse toutes les transformations lentes qu'a dû subir l'Europe pour que sa flore, sa faune, son climat aient pu se renouveler comme ils l'ont fait, combien n'aura-t-il pas fallu de temps pour produire, à partir du type primitif, les déviations qui séparent par exemple le type mongole du type aryen, ou bien le type aryen du type nègre ? Ces ques- tions resteront pour nous enveloppées des ténèbres les plus complètes tant que l'Asie et l'Afrique, ces mystérieux ber- ceaux de l'humanité, seront fermés aux explorations des savants. Sachons donc attendre. C'est tout au plus, si, dans l'état actuel de nos connais- sances, on a pu chercher à assigner à l'époque de la pierre polie dans l'ouest et le nord de l'Europe une place dans le synchronisme historique. J'ai moi-même, dans un tra- vail précédent, hasardé à ce sujet quelques chiffres basés sur l'étude géologique des alluvions de la Saône et de leurs gisements préhistoriques, tendant à assigner à l'âge de la pierre polie, dans nos contrées, une ancienneté de qua- tre mille ans, au minimum (1). C'est aussi la date mini- (1) A un»; profondeur de un mètre au-dessous du niveau actuel de la prairie de la Saône, apparaît la couche romaine bien caractérisée par ses médailles et ses poteries. C'est-à -dire que pendant une durée d'en- viron 1500 à 1800 ans il s'est déposé une épaisseur de lchm de un mètre. Les stations de l'âge de la pierre polie se rencontrent à une