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              ÉTUDES D'ARCHÉOLOGIE PRÉHISTORIQUE.                         49

raient même être à la rigueur plus anciens. C'est à plu-
sieurs milliers qu'il faut estimer le nombre des chevaux
dont les débris sont enfouis dans ce lieu. J'ai moi-même
retiré d'un sondage cubant environ deux mètres quarante
canons représentant dix individus (1).
   Enfin, j'ai parlé plus haut de sépultures découvertes
dans le voisinage de la station. Plusieurs d'entre elles
avaient été violées depuis longtemps et les os dispersés
ou brisés. Dans l'une d'elles j'avais recueilli il y a une
dizaine d'années une mandibule humaine. M. de Ferry
parvint heureusement à retrouver une de ces tombes dans
son état primitif et sans traces de remaniements. Le
corps reposait étendu entre des dalles brutes formant un
parallélogramme, sur un lit épais d'os de cheval piles et
brûlés (2). Des os de renne fragmentés et des silex se
trouvaient mêlés aux ossements humains. De cet ensem-
ble de faits pouvaient naître déjà de fortes présomptions
tendant à assimiler ces sépultures aux foyers voisins et
à les rapporter par conséquent à l'époque du renne; fait
capital puisqu'on n'avait pas signalé jusque-là de sépul-
ture se présentant avec ces caractères très-concluants et
très-complets.
   Un second crâne retrouvé depuis fut soumis par M. de
Ferry, avec les ossements de la première sépulture, à
l'examen du savant anthropologue, M. le docteur Pruner-
Bey, qui n'hésita pas à reconnaître le type de l'âge du
renne, c'est-à-dire la race mongoloïde primitive (3).

   (1 ) Ainsi le renne est localisé dans les foyers et le cheval dans les amas
voisins.
   (2) Toutes les sépultures paraissent être tournées de l'est à l'ouest; mais
les corps ne sont pas orientes et regardent indifféremment l'un ou l'autre
de ces deux points.
   (3) L'un des ciines et ma mandibule, dont je dois aussi la détermina-