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12 ÉTUDES D'ARCHÉOLOGIE PRÉHISTORIQUE. d'os fragmentés, de charbon et de silex. Un'peu plus bas des tombes en dalles brutes avaient été découvertes à dif- férentes époques et j'avais moi-même extrait de l'une d'elles, il y aune dizaine d'années, une mâchoire humaine mêlée à d'autres débris humains malheureusement mu- tilés. C'était évidemment sur ce point que nos fouilles de- vaient se concentrer. Le lieu était d'autant plus favora- ble qu'il n'avait été de mémoire d'homme mis en culture, qu'il ne paraissait pas avoir subi de remaniements, qu'en un mot nous avions un gisement vierge à explorer. Les premiers sondages, opérés par M. de Ferry, ame- nèrent les résultats les plus concluants. A un mètre envi- ron de profondeur, sous le terrain d'eboulement mêlé seulement de rares silex et de quelques fragments d'os, on rencontre le sol ancien, d'un aspect plus noir et ren- fermant des débris plus abondants. Cettû couche noire varie d'épaisseur ; tantôt elle se réduit à quelques centi- mètres, tantôt elle atteint trente ou quarante centimètres de profondeur; parfois aussi elle semble faire complète- ment défaut. L'ensemble de nos sondages, répétés à des intervalles très-rapprochés, nous a permis de circonscrire l'espace occupé par la couche archéologique et de consta- ter que ses divers centres d'intensité sont autant de foyers faiblement distants les uns des autres. Ces foyers, tous explorés, sont très-régulièrement recouverts de larges pierres et de dalles brutes, mises à plat, sous lesquelles sont entassés des débris d'ossements, les uns brûlés, les autres fracturés intentionnellement, mêlés à des silex travaillés. Les eaux pluviales, chargées d'acide carboni- que, agissant chimiquement sur le sol, ont recouvert ces débris d'incrustations calcaires , 'parfois assez épaisses pour les agglutiner en un magma très-compact et très-dur,