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452                 L'ANGE DÉCHU.


      Voilà la dîme demandée,
      Voilà le prix de son pardon;
      Oui, la périe est amendée,
      La terre a fait son plus beau don.

      Le baiser est de sa nature
      Comme l'amour, aérien.
      Ne cherchez pas de fleur plus pure,
      Vous ne trouverez jamais rien.

      Vite, elle prend sa chère offrande,
      La rançon qui rouvre les cieux ;
      Elle ne peut être plus grande,
      Le ciel même n'a rien de mieux.

      Déjà dans la demeure auguste
      On entend les chants précurseurs
      Comme lorsque l'âme du juste
      Vient au ciel rejoindre ses sœurs :

      C'est la plus suave harmonie,
      Les chants les plus délicieux,
      Qui font oublier l'agonie
      Et vous préparent pour les cieux.

      Comme elle approche de la voûte
      Elle croit la voir s'abaisser.
      Vaine erreur ! pas mieux que la goutte
      On n'accueille au ciel le baiser.