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            L'ANGE DÉCHU.                 4VJ

Elle semble toucher à peine
Aux fleurs dont le sol est semé ;
Est-ce une nymphe de la plaine
Qui vole vers son bien-aimé?

Sa joue est plus fraîche et rosée
Que n'est la rose du jardin
Ou que sur l'herbe la rosée
Aux premisrs rayons du matin.

Serait-ce un envoyé céleste,
Qui viendrait ainsi tout courant,
Porter enfin contre la peste
Un remède au pauvre mourant?

C'est elle, c'est son adorée, *
C'est la plus belle de Memphis,
Qui vers lui s'empresse éplorée
Comme une mère vers son fils.

Elle a déjà franchi l'enceinte.
Mais lui, dans un suprême effort,
Qu'animent l'amour et la crainte,
« Fuis-moi, dit-il, comme la mort;

« Fuis-moi comme un gaz délétère,
Comme la peste dans les airs,
Comme le tigre et la panthère,
Comme le lion des déserts.
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