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             L'ANGE DÉCHU.            447

Si deux enfants de l'hyménée,
Fuyant les villes et les cours,
Sans cette voûle fortunée
Allaient savourer leurs amours!

Ouvrons sans bruit leur sanctuaire,
Faisons un péché véniel ;
Hélas ! je ne vois qu'un suaire
Où se meurt un jeune mortel.

Sur un lit de souffrance extrême,
Ayant des roses pour linceul,
Loin du regard de ceux qu'il aime
Il est venu mourir tout seul.

Personne ! pas même une mère
Pour faire les derniers adieux
Et dire la triste prière
Avant de lui fermer les yeux.

Un être bien plus cher encore
Semble manquer auprès de lui,
Celle qui l'aime et qu'il adore,
Pourquoi d'elle s'est-il enfui?

Lui pour qui sa douce présence
Etait le parfum le plus doux,
Et dont la plus légère absence
Lui causait des transports jaloux.