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              LA PARESSE D'UN PEINTRE LYONNAIS.             411

 y regarder de plus près, a ne voir en lui que le plus pares-
 seux des producteurs. Et voilà pourtant ce que penserait
 l'histoire, voilà ce que déciderait sans rémission la posté-
 rité si nous n'étions V pour protester, éclairer la justice de
                         a
 l'avenir et redresser les jugements du présent.
     Né à Lyon le 46 mai 1798, M. Trimolet fut doté par dame
Nature d'une timidité qui a fait le malheur de sa vie. Crain-
 tif, méfiant, doutant de lui, loin de courir après la célébrité,
 de suivre bruyamment les expositions et d'entretenir les
journaux de ses succès et de sa gloire, il ne terminait une
 toile que pour en être profondément découragé, que pour
 cacher son œuvre comme un échec et pour en recommen-
 cer une autre avec persistance, ténacité et la même sombre
 tristesse.
     Dans une note manuscrite que Boitel avait ajoutée à son
 exemplaire interfolié des Lyonnais dignes de mémoire, il
avance,"un peu légèrement, que le père de.M. Trimolet avait
 été ferblantier-lampiste et que, peintre lui-même, il peignait
les plateaux de café, les lampes et les porte-mouchettes.
 Quoiqu'il n'y ait rien de déshonorant à être lampiste, nous
pouvons déclarer que M. Trimolet père n'a jamais exercé
cette profession. Voici ce que nous lisons dans l'autobiogra-
phie de 1850 qui peut et doit faire foi :
     « ... Mon père, autrefois dessinateur pour la broderie,
avait quitté cette profession, perdue par suite de la Révolu-
tion française, qui abolit les vêtements ornés d'or et de soies
aux brillantes couleurs, pour y substituer la simple carma-
gnole. Voulant utiliser le peu qu'il savait de dessin, il en-
treprit la peinture sur métaux, branche pour ainsi dire nou-
velle, et à laquelle l'invention des quinquets donnait une
assez grande importance. »
    Comme l'erreur de Boitel peut être partagée, il est essen-
tiel de la détruire. II est certain que M. Trimolet a été tout