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ORIGINES DE LUGDUNUM. 387 tions font allusion à un état modifié des eaux du Condate ; té- moin cette épitaphe d'un monument des Thermianus, dans la- quelle inter remplace Y ad habituel : SEXTIVLTEKMIANO SACERDOTIARAEIN TERCONFLVENTARAR ETRHODANIOMNIBHO KORIBVSAPVDSVOS FVNCTO SOCERO (1). Cependant, à mesure que le confluent se reformait en aval, les îles qu'il laissait derrière lui tendaient à s'accroître et leurs canaux à disparaître ; c'est ce dont nous sommes journellement témoins à l'embouchure des rivières importantes. Dans le delta de la Saône, le plus grand nombre des branches fluviales s'effaçc- rent, obstruées par le dépôt des galets et des limons, ou comblées par les débris d'une ville sans cesse renouvelée. Quelques-unes survécurent : celles que le commerce et la navigation utilisaient dans le Canabœ, et celles que les prescriptions d'une religion sé- vère maintenaient autour du champ sacré. Ces dernières, après l'heure fatale où toute autonomie celtique se perdit dans l'océan sans rivage de la grandeur latine, se seraient effacées à leur tour, sous l'empire des mêmes causes, si les intérêts dominants au Ca- nabœ ne les eussent fait subsister au-delà de la durée qui leur appartenait dans la série des faits éventuels. L'existence de ces deux voies fluviales a été récemment cons- tatée par une savante exploration de M. Martin-Daussigny ; d'a- près ce travail, si satisfaisant au point de vue des questions traitées : Le premier canal suivait la base de la colline dans la partie du sol occupée par le Grand-Théâtre, la place des Terreaux et les rues de cette direction jusqu'à la Saône. Le moyen-âge revêtit ses parois réduites à plomb de murs grossiers mais résistants ; (1) V. Rev. archéolog., mai 1865, p. 12.