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                 LÉGENDES DE LA VILLE D'ARS.               373

simple du reste et fort rationnelle : à savoir que , comme
vraisemblablement le baron de Clermont ne voulut pas don-
ner a Thierry (Terrie) la forêt ou Sylve dans laquelle il pré-
tendait s'établir »— (lisez s'arrondir, puisque les Chartreux
auxquels il était venu se joindre l'habitaient depuis 1116),—
« le prince allemand s'adressa au pape Alexandre III, qui,
paraît-il, se gêna peu pour donner le lopin de terre qu'on lui
demandait, et voilà les moines légitimes possesseurs du sol
où ils s'étaient établis. »
   La lice et sa compagne est un apologue de tous les temps....
   On sait ce qui advint. Les Ârsois, donnés aux Chartreux
et troublés dans la possession des bois, s'émurent, se révol-
tèrent, commirent sans doute quelques actes de violence
contre leurs propriétaires... Terrie lesfitmettre a la raison
par la destruelion de leur cité et de leurs personnes, et, la où
il n'y avait plus matière à procès, par suite de l'anéantisse-
ment de l'une des parties, l'autre partie devint paisible pos-
sesseur du sol. Le bien vacant était devenu domanial
   Voila, en quelques mots, ce qui dut se passer. Mais de là
à faire intervenir le courroux céleste pour mettre les plai-
deurs d'accord, il y a à réfléchir; et ce n'est pas ce que les
chroniqueurs ont fait Qui pourra jamais eroire, parmi nous
qui avons le bonheur de vivre à une époque où l'on n'admet
pas légèrement un miracle, que Dieu, s'abaissant au niveau
des petites passions de l'humanité, ait pu jamais consentir
à prêter la main à ceux qui, sous prétexte de son service,
venaient troubler de pauvres gens dans la jouissance plu-
sieurs fois séculaire de leurs biens? Cela était bon du temps
des dieux du paganisme, qui étaient généralement d'assez
mauvais drôles et dont on a pu dire que la vengeance était
le souverain plaisir... Mats est-ce dans un exemple pareil
qu'il faudrait aller rechercher cette mystérieuse alliance de
l'action divine et de la liberté humaine qui est pour nous,