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                     LÉGENDES DE LA VILLE D'ARS.          281

 plaine cultivée et habitée. C'est là une opinion qui ne peut
 soutenir l'examen. Les lieux, pas plus que les objets retirés
 du lac, ne peuvent servir de point d'appui à une pareille
 théorie. J'ai vu la plupart de ces objets, et leur aspect ne
 m'a présenté aucun caractère propre à justifier leur attri-
 bution à une antiquité quelque peu respectable. Le XVIe
 siècle a peine peut-il être invoqué pour la date de quelques-
 uns d'entre eux. Et du reste, leur présence dans le lac peut
 très-bien s'expliquer par des barques chavirées ou par toute
 autre cause.
    Dans un autre passage de sa brochure, — et je dois pro-
tester ici au nom de la numismatique, — M. Tripier ne craint
pas d'écrire les lignes suivantes (1) :
    « On trouva, il y a quelques années, près des fondations
du chœur de l'église dont j'ai parlé, une petite pièce de
monnaie, cuivre et argent, que j'ai vue et examinée. On lisait
bien distinctement tfun côté: LUTETIA PARISIQRUM, et de
l'autre : PRIMA SEDES GALLIARUM, sans millésime. »
   LUTETIA PARISIORUM !
   PRIMA SEDES GALLIARUM !
   Est-il nécessaire de démontrer l'absurdité de la légende
de l'avers ? Qu'il me suffise de dire, pour ceux qui ne se
sont jamais occupé de cette étude, que jamais le mot
LVTETIA ne s'est vu sur une monnaie quelconque de Paris ;
que la légende PRIMA SEDES GALLIARVM ne peut être
revendiquée que par la numismatique lyonnaise ; et qu'enfin,
voulût-on voir dans cette pièce le produit hybride de l'er-
reur d'un monétaire, j'objecterais encore, indépendamment
de l'impossibilité du mot LYTETIA, qu'une pareille monnaie
n'a pu être frappée, vu l'éloignement par trop considérable
des deux ateliers de Paris et de Lyon.

  (1) Dissertation, etc., p. 29.