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250               ON NE CROIT PLUS A RIEN.

n'est de mes affaires ? Je ne l'ai pas fait venir pour autre
chose, après tout.
   Il est bien ombrageux votre esprit... il m'est pardieu d'un
beau secours avec sa philosophie. Si j'en avais affaire, j'i-
rais tout simplement la chercher dans ses livres, et sans le
déranger, ce cuistre délicat...
   — Là! là !... calmez-vous. Je vous avais bien un peu
prévenu de ce qui pourrait arriver, Il faut, avec ces esprits
supérieurs, une réserve , une dignité, des procédés., un
tact...
   Je laissai dire un instant, me taisant, pour laisser passer
ma mauvaise humeur.




   — Je reviens à ma première idée, repris-je; ces esprits-
là sont tout à fait trop supérieurs pour ma petite affaire ; et
puisqu'ils ne veulent pas en entendre parler...
  — Mais non... je vous assure ; vous êtes trop vite dé-
couragé... Ils ne sont pas tous si sévères.
   — Alors , parmi vos sages, puisque, selon vous , on ne
peut sans danger s'adresser à d'autres', et bien que je crai-
gne de m'adresser à ceux-ci sans profit, si vous en con-
naissez un moins prude, pour ne pas dire moins bégueule,
veuillez me l'indiquer...
   — Que penseriez vous de Marc-Aurèle ?
   — Un stoïcien?.. Ces gens-là sont fort durs; je crois que
Marc-Aurèle n'est point commode. (N'y voyez point un jeu de
mots, je vous prie : certes, je n'avais pas envie de plai-
santer).
   — Eh bien!... Sénèque, alors?
   — Oui ! vraiment, bien trouvé !... pour qu'il me parle du
mépris des richesses... merci!