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200 • HISTOIRE LITTÉRAIRE DE WON.
jourd'hui, sauf quelques légères variantes ; le treizième
folio, qui est le dernier, se termine par ces vers :
Quiconque ici estudiera
Diligemment, et de bon cœur,
Un grand moyen trouuer pourra
Pour plaire à Dieu son créateur (1),
Sous l'épiscopat de cet illustre archevêque, le bruit courut
que Lyon devait périr sous peu de jours, et quoique l'au-
teur de cette étrange nouvelle fût inconnu, l'alarme devint
bientôt générale; on entendait les orateurs sacrés tonner
en chaire, exhortant le peuple à la pénitence, afin d'apaiser
la colère divine. François de Rohan lui-même ordonna une
procession solennelle. On raconte qu'un cordelier, Claude
Mulet, prêcha un jour avec tant de zèle, de pleurs et de san-
glots, que tout son auditoire, hommes, femmes, enfants,-
tombèrent par trois fois la face contre terre, en s'écriant:
Seigneur, Seigneur, miséricorde (2) ! François de Rohan
termina, en 1536, sa carrière apostolique. Pendant les
premières années de son ministère, il avait eu pour suf-
fragantGuichard de Lessard, évêque titulaire d'Hiéropolis,
professeur au couvent de Lyon, et honoré par la Faculté
de Paris de la couronne doctorale(3). Dans ce même temps
florissait à Lyon un habile prédicateur, Amédée Meigret.
Un jour qu'il avait fait retentir de son éloquence une des
(1) D'après la Mure, François de Rohan aurait fait imprimer cet ouvrage
en 1521; mais il se trompe: le mandement qui est à la tête du livre
porte la date de 1507. — Voir les Not. et Doc. de M. Périeaud aîné, ann.
1508, p . 3 1 .
(2) Notes et Docum. de M. Périeaud aîné.
(3) Jean Bothéon, que l'abbé Pavy appelle Bouthéou, était franciscain
et docteur suffragant d'Hippolytc d'Esté, prélat qui donna, en 1548, une
nouvelle édition du bréviaire de son diocèse. — Gall. christ., tom. IV.