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462              LÉGENDES DE LA VILLE D'ARS.
 Chesnes. Sa longueur est d'enuiron vne lieuë et demy ,
mais sa largeur est beaucoup moindre. Il est sujet a estre
agité de temps en temps par des Vents qui luy sont parti-
culiers et sa profondeur est telle en quelques endroits,
qu'elle n'a pu. estre encore bien reconnue. Lorsqu'il n'est
troublé d'aucune agitation, on apperçoit en certains lieux
des Masures et des Restes de Bastimensà trauers ses.Eaux,
comme l'on voyoit dans le Golphe de Corinthe les ruines
des Villes d'Hélice et de Bure, que la mer auoit englouties.
Quelques-yns ont pvblié qu'ils y ont remarqué des pointes
de Tours et de Clochers, et d'autres plus hardis adjoûtent,
que si les Veilles etlesloursdes meilleures Festes,onypreste
attentivement l'Oreille, on entend le son des Cloches sub-
mergées. Il ne faut pas auoir le sens commun pour adjoû-
ter foy à des comptes qui le choquent si visiblement. Les
Masures qui paroissent, sont les restes d'vn Bourg nommé
Ars, qui fut ruiné et brûlé iusques à son Eglise, il y a plus
de cinq cens ans. Le Pape Alexandre III qui commença à
régner dans le Thrône de saint Pierre l'An M.C.LIX en
donna le Territoire au Prieur de la Chartreuse de la Silue
Beniste, et il n'est pas à propos que j'establisse ici les
Réflexions que ie ne pourraym'empescher de débiter ailleurs.
Le Village de S. Pierre a esté basty à trois cens pas du
lieu qu'occupoit cet ancien Bourg, et l'a esté de ses ruines.
Si les Eaux de ce lac en couurent vne partie, c'est parce
qu'elles se sont jettées de ce costé par leur inconstance
naturelle, et peu à peu elles ont ainsi fait vn progrès qui
leur aureit esté impossible, pour peu de résistance qu'elles
eussent eu à combattre.
      Chorier, t. i, p. 30.

   Qvoy que l'on tachât de deshonnorer Frideric (Barbe-
rousse), et de le perdre, il estvrai qu'il étoit vn grand Prince
et fort Chrétien ; passant à travers cette Province pour
aller à Besançon, Terric, Prince de son Sang, et que mêmes
l'on croit avoir été son fils naturel, luy proposa la pensée