page suivante »
HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LYON. 37 vocalibus consonantes non connectuntur, sed separatœ sunt ; in nostris plerasque omnes invicem conneœas, manumque mentienles, operœ pretium est videre. Aide oublie ici que ses lettres capitales ne sont pas de beau- coup supérieures à celles des Lyonnais.Quant à la méthode de lier ensemble plusieurs lettres , on n'a rien perdu à l'abandonner. Si elle donnait l'avantage de pouvoir imiter les manuscrits, d'autre part, elle avait de grands inconvé- nients, rendant la fonte des caractères plus dispendieuse et la composition plus embarrassante. Le monitumd'Aide fut, toutefois, pour les imprimeurs de Lyon, un avertis- sement d'apporter plus de soin a la correction des im- pressions ultérieures. Mais pour donner le change aux acheteurs, et tirer profit de ce qui aurait pu, au contraire, ruiner leur entreprise, ils se hâtèrent d'imprimer plusieurs feuillets ou cartons, ayant pour objet de faire disparaître, de Juvénal et de quelques autres volumes, une partie des fautes signalées par Aide dans son monitum; de sorte que, cet avis à la main, les acheteurs pouvaient n'en être que mieux trompés. L'activité de la fabrique lyonnaise de ces in-8 latins et italiens ne fut donc nullement ralentie ; et, ce qui ne se réalisa que trop souvent, ils réussirent à débiter trois ou quatre éditions de la plupart des ouvrages par eux copiés, avant qu'Aide en eût écoulé ses éditions premières. La peine fut pour l'imprimeur homme de lettres et le profit pour les imprimeurs-négociants et un peu pirates. Après les deux éditions, sans date, que, vers 1503, les Lyonnais avaient faites, du Valère Maxime, ils le réimprimèrent encore en 1508 et en 1512, tandis que Aide ne réimprima qu'en 1514 son édition de 1502; il en fut de même de Virgile, Juvénal et Perse, Pétrarque, Catulle, Lucain, Ovide, etc., dont ils firent, presque coup sur coup, deux et même trois éditions sans date, ce qui