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ALLOBROGES. 19 « environ huit cents stades de chemin le long du fleuve; « déjà il se disposait à mettre le pied dans les Alpes, « lorsqu'il se vit dans un danger auquel il était très-dif- « ficile d'échapper. Tant qu'il fut dans le plat pays, les « petits chefs desAllobroges(l)rieYmquiètèventpas dans « sa marche, soit qu'ils redoutassent la cavalerie cartha- « ginoise ou que les Barbares, dont elle était accompa- « gnée, les tinssent en respect. Mais quand ceux-ci se fa- c rent retirés, et qu'Annibal commença à entrer dans les e « détroits des montagnes, alors les Allobroges coururent « en grand nombre s'emparer des lieux qui commandaient « ceux par où il fallait nécessairement que l'armée d'An- « nibal passât « Ce général, averti du stratagème des Barbares, cam- « pa au pied des montagnes et envoya quelques-uns de « ses guides gaulois pour reconnaître la disposition des « ennemis. Ils revinrent dire à Annibal que, pendant le « jour, les ennemis gardaient exactement leurs postes, « mais que, pendant la nuit, ils se retiraient dans une « ville voisine. Aussitôt le Carthaginois dresse son plan « sur ce rapport; il fait en plein jour avancer son armée « près des défilés et campe assez proche des ennemis. La « nuit venue, il donne ordre d'allumer des feux, laisse la « plus grande partie de son armée dans le camp, et, avec « un grand corps d'élite, il perce les défilés et occupe les « postes que les ennemis avaient abandonnés. Au point « du jour, les Barbares, se voyant dépostés, quittèrent « d'abord leur dessein ; mais comme les bêtes de charge « et la cavalerie, serrées dans ces détroits, ne suivaient (1) Cette désignation de petits chefs ( Allobrogum minores duces), indi- que que l'AUobrogie était divisée en vallées comme le veut la topographie, et que probablement il y avait autant de petits chefs que de vallées.