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8 ALLOBROGES. Nous le répétons, cette publication est un grand service- rendu à la géographie ancienne, et, dans ses imperfec- tions mêmes, ce travail nécessaire produira de bons fruits, parce qu'il répond à un vrai besoin scientifique. Que les hommes studieux, qui mettent leur bonheur à scruter le passé de leur province, ne craignent pas de si- gnaler ce qui leur semblerait défectueux, ou ce qui leur paraîtrait une erreur. Nous ne doutons pas que Sa Majesté, qui a ordonné mais non élaboré ce travail (1), ne tienne à honneur de léguer à la postérité, après correction s'il le faut, une oeuvre presque inattaquable, ce qui n'est pas peu dire en semblable matière. Convaincu que la recherche de la vérité géographique a une grande importance pour l'histoire générale et par- ticulière, convaincu qu'il est du devoir de tout homme qui s'occupe de ces questions toujours si ardues des limites des anciens peuples, de dire ce qu'il croit la vérité, nous nous permettons d'apporter notre part d'étude, de cri- tique et même de réfutation sur les limites attribuées par l'Atlas aux Allobroges. Selon nous, ces limites ne peu- vent être acceptées sans discussion ni surtout sans preu- ves, parce qu'elles s'écartent, nous le pensons du moins, de la vérité géographique et des idées acceptées par les savants et les historiens de nos contrées. Quatre questions principales ont appelé notre attention, et nous allons dis cuter d'après l'Atlas les limites des Nantuates, des Allo- broges d'outre-Rhône, à l'est et à l'ouest, et celles des Graiocèles. 1° Nantuates. L ' A c t e place les Nantuates dans le bassin delà Drance, (1) Ce qui nous fait dire ceci, c'est que l'Histoire de Jutes César est riche en preuves, tandis que l'Atlas n'en offre aucune.