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390                 ASSEMBLÉE DE MALINES.

chœur, et déplus constitue une innovation très-grave aux
anciennes règles. Quand le prélat officie, il se met au fond
de l'abside et ce trône majestueux ne sert plus qu'à gêner la
circulation. Quand il n'officiait pas, il occupait jadis la stalle
du doyen, sacs avoir de siège particulier et distinct.
   M. Bohault de Fleury dit que la belle cathédrale d'Amiens
est sur le point d'éprouver ce malheureux sort; on veut en faire
disparaître de magnifiques sculptures du lemps de Louis XIV.
Cela est arrivé à Auch, et la plume éloquente d'un magistrat
de cette ville a raconté la lamentable histoire de la destruc-
lion de son jubé « Nous entrerions, continue cet auteur,
dans une voie dangereuse en nous constituant les juges de
ce qu'ont fait nos prédécesseurs.!! y a cent ans il n'y avait
pas assez d'oulrages au gothique. Qui peut dire que nous
soyons meilleurs juges que les gens éclairés du XVIIe et du
XVIIIe siècle?»
   M. Bordeaux. « Messieurs, je crois que si l'on veutpousser
jusque dans ses dernières conséquences le système de l'har-
monie, on tombera dans le ridicule. »
   Ainsi, on ne peut faire en style roman ou gothique des
meubles qui n'existaient pas â ces époques et dont par con-
séquent il n'est pas resté de modèle, comme le confession-
nal et le banc d'ceuvre. Il faut bien remarquer qu'en édi-
fiant une église au XIXe siècle, non dans un style propre au
XIXe siècle, mais dans le style en usage au Xe ou au XIIIe,
on fait moins de l'art que de l'archéologie, et dès lors on est
tenu à une grande exactitude. Si l'on veut faire de l'éclec-
tisme, prendre seulement dans le style roman ou ogival
ce que l'on croit convenable, et créer un style nouveau,
il faut renoncer à toutes les théories sur les règles de ces
styles et à cette doctrine de l'unité absolue dans toutes les
parties de l'édifice. Il ne suffit pas de découper le bois ou la
pierre en petites colonnettes, en meneaux, en gables ou en