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478                   VOYAGE DE LYON A YENNE.

qu'il du( employer pour maintenir si longtemps sous les lois
de la discipline, dans une si pénible posilion, une troupe
étrangère, qui manquait, par cela même, du premier lien, du
plus fort stimulant: le sentiment patriotique (1).
   Pierre-Chiîtel a subi depuis lors d'importantes modifications.
Un fort a été construit fur la montagne des Bancs. De nom-
breuses et formidables batteries s'ouvrent dans les flancs
mêmes du rocher. L'annexion de la Savoie à la France les
rendra, espérons-le, à tout.jamais muettes



   Je ne vous engage point, ami lecteur, à revenir avec moi
à Lyon; une pluie battante rend le puni inhabitable, et la
cabine n'est pas un séjour enchanteur. Il y a des gens qui se
croient chez eux, bâillent, fument, crachent, ronflent, man-
gent de l'ail, montent sur le lillac, et en redescendent trem-
pés à vous submerger. Encore si nons avions un livre amu-
sant , les Chansons des rues et des bois, par exemple, nous
pourrions rire un peu. et admirer des vers comme celui-ci:
              L'arbre à la fleur disait : Nini.

   (Que répondait la fleur ? Gros loulou, probablement.)
mais rien, rien, rien qu'une voisine nerveuse et un voisin
poussif.
  C'est dit, je vous laisse h Yenne, sortez-en comme vous
pourrez, ou plutôt, attendez-moi dans cette jolie petite cité
savoyarde       jusqu'au printemps prochain. Delà nous par-

   (1) Constatons, pour ceux qui aiment les chiffres, que 144 hommes
tinrent en échec, du 2 mars au 20 avril, un corps d'armée de 4000
hommes. 1200 projectiles environ furent tancés par les Autrichiens,
et près de 600 tombèrent dans l'enceinte. Les assiégés ne purent tirer
qu'une centaine de coups. Les feux de mousquéterie furent sans doute
en proportion.