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394 VOYAGE DE LYON A. YEN1NE.
tous ceux qui chassent pour se distraire, se lever matin, res-
pirer le grand air, courir les bois, prendre un salutaire exer-
cice, tout en abattant par ci par-là le premier gibier venu,
ridicule engeance qui a le front de rentrer, le carniervide ou
plein, et de bonne humeur tout de même... Si vous n'êtes
pas de première force, ne vous en mêlez pas. Il vous de-
manda : « liies-vous un chasseur sérieux, Monsieur?..,..
« comme il vous demanderait : ô!es-vous un homme d'hon-
« neur?..... »
Le second est un conteur — venalor narrans — genre
commun. Le spécimen que nous avons sous les yeux ne
s'exprime que par gesles et onomatopées. Mais quel brio!
quel entrain ! quelle verve!... «Nous voilà partis. Bon! à peine
« au bois : Ouap, ouap, ouap,ahaou, ahaou, ahaouap, ouap,
« ouap! frrou, trou, frrou, patalrin-palalrac, patatrin-
« patatrac!... Un solitaire de cent kilos avec des défenses
« longues comme ça ! Les buissons faisaient : cric crac ! des
« branches comme le bras!... Il me passe à soixante pas...
« J'ajuste. » (Ici l'oraleur met un genou en terre, le bras
gauche demi-plojô, l'index étendu, le pouce droit contre la'
joue, et le premier doigt à hauteur de l'œil... Un silence et
ensuite :« Pan ! . . Badarouf, rouf!!! le voilà parterre. Je
« cours; le drôle faisait celui d'êlre mort ; il me vole dessus :
« pas de couteau! par bonheur voici les chiens : ouap, ouap,
« ahaou, ahaou, ouap, ouap, etc., etc. »
Si le venalor narrans a lue une douzaine de sangliers el
quelques centaines de lièvres, il vous donnera sur la morl de
chaque bêle des détails aussi complets. S'il n'a jamais rien tué,
ce sera bien mieux.
Chapeau bas! Contemplez le chasseur gentlemann !...
Venator... Jokey-club?... 11 dit fox hund pour chiens cou-
rants, el pointer pour braques. Il méconnaît la grive, dédai-
gne la caille, lire la bécassine pour se faire la main, ap-