page suivante »
LES GIROUETTES. 43 habitations seigneuriales. Leur origine expliquera claire- ment la variété qu'elles présentent dans leur forme. On sait que dès le XIIL" siècle, les terres qui devaient certains services aux seigneurs, ou dans lesquelles ces sei- gneurs avaient droit de lever des troupes, recevaient le nom - déterres a bannière. Pour preuve de ce droit, les chevaliers faisaient fixer leur étendard, soit sur le faîte du château tributaire, soit sur la plus haute de ses tours. En effet, nous lisons dans les actes capitulairesde l'Eglise de Lyon qu'en 1298, Henri de Villars, élu archevêque de ceite ville en 129G, ayant eu des démêlés graves avec Gui- chà rd V, seigneur de Beaujeu (1), et Guy, seigneur de Saint- Trivier, les parties désirant terminer les difficultés surve- nues entre elles, nommèrent quatre arbitres qui furent l'Archevêque de Vienne, le comte de Viennois, le seigneur de Thoire et Guichard de Marzeu, sénéchal de Toulouse. Au nombre des actes que ces derniers passèrent, il en est un qui ordonne de placer tant sur la tour du château de Mexi- mieux que sur celle de Beauregard, le drapeau de l'Arche- vêque et celui du sire de Beaujeu ; ce même acte dit que ces deux drapeaux seront unis et resteront exposés ainsi pen- dant trois jours en signe de paix; que les trois jours étant expirés, l'étendard de Beaujeu sera enlevé et que celui de l'Archevêque flottera seul sur les créneaux deux jours de plus, comme témoignage de souveraineté supérieure. En Espagne, c'est le contraire qui a heu dans certains jours so- lennels, particulièrement à Grenade. En effet, pour célébrer un grand événement politique ou fêler l'entrée du souve- (1) Guichard V, dit le Grand, gouverna le Beaujolais des 1296 jusqu'en 1331 ; tout son temps fut employé à guerroyer contre ses voisins, tantôt contre l'Archevêque de Lyon pour refus d'hommage, tantôt contre les Dauphinois, comme alliés du Comte de Savoie. [Atlas historique du Rhône, par Georges Debombourg).