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IHPPOLYTE D'ESTE. 19 l'avoir à son service ; je lui ai répondu que tu m'avais promis de venir dès que je te demanderais. « Je veux, a repris le roi, qu'on « lui envoie l'argent nécessaire pour qu'il puisse voyager avec « un train digne d'un homme tel que lui. » Au même instant, il a chargé son amiral de me faire compter mille écus d'or par le trésorier de l'Epargne. Le cardinal Gaddi (c), qui était présent, s'est alors avancé et a dit à Sa Majesté qu'Elie n'avait pab be- soin de donner cet ordre, parce qu'il t'avait lui-môme envoyé assez d'argent, et il a ajouté que tu étais en route. Si, comme je le pense, rien de ce qu'a dit le cardinal Gaddi n'est vrai, ré- ponds-moi dès que tu auras reçu ma lettre; je ramènerai l'affaire sur le tapis, et tu auras l'argent promis par ce roi magnanime. » Ceilini se hâta de répondre à son protecteur que le cardinal Gaddi ne lui avait rien offert, et que si ce prélat lui avait fait quelque proposition, il ne l'aurait pas tenue secrète ; qu'au reste il était prêt à partir dès qu'il aurait reçu une nouvelle* lettre. Vers ce même temps, Ceilini eut un procès avec un de ses ouvriers; il le gagna. L'ouvrier, pour se venger, accusa son pa- tron d'avoir volé, pendant le sac de'nome, des bijoux apparte- nant à l'Eglise. Arrêté et renfermé au château Saint-Ange, Ceilini n'eut pas de peine à se justifier; mais, comme on lui avait fait la réputation d'un homme turbulent, on ne lui rendit pas la liberté. François Ier, instruit de cette injustice, chargea M. de Montluc, son ambassadeur, de le réclamer comme son su- jet ; Paul III se montra inexorable. L'infortuné prisonnier avait fait, avec les draps de son lit, des bandes assez longues et assez fortes pour s'échapper par une des tours du Château; cet expédient lui réussit. Bientôt trahi par l'indiscrétion d'un ami qu'il recevait dans la maison où il avait trouve un asile, il y fut arrêté. Reconduit en prison, il fut mis dans le cachot où le prédicateur Foiano était mort de faim. Il fit vœu, le 2 octobre 1539, d'aller au Saint-Sépulcre, si Dieu le trouvait digne de revoir le soleil. Le 1 er novembre suivant, (c) Voycï, ci-dsssus, p. 44.