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424              NOTICE SUE REM1IXIEUX.

certaine exagération de volume et de couleur qui lui per-
mette de lutter de masse et d'éclat avec l'ornementation
et les tentures qu'il complète : hors de son lieu propre,
ce genre perd les trois quarts de son mérite et roule
d'une galerie à l'autre sans jamais entrer dans ce qu'on
nomme un cabinet : hors de son emploi, c'est un pré-
tendant chassé du trône.
   Le deuxième avec un dessin assurément correct, une
composition agréable se voile sous un aspect bleu, rose
ou doré; couleur maniérée où vous ne retrouveriez
pas un seul des tons francs de la nature; décoration de
boudoir d'une femme vaporeuse dont l'Å“il malade ne
peut supporter l'éclat de ce qui est dans son ton vrai et
dont le soleil n'est qu'un rayon de iune corrigé par
d'amples rideaux.
   Le troisième, l'éternel, le vrai, le beau, choisit ses
modèles et peint la nature comme elle est, sans l'embellir
ou la défigurer. Son amour est de la rendre, s'il se peut,
dans son éclat, sa grâce, sa finesse. Toujours timide
écolier, il tremble de lui ravir autant que de lui ajouter.
II rend d'un pinceau copiste la douceur de ses pélales
aux mille sortes de tissus; ses feuilles ont leur fermeté,
leur épaisseur , leur rugosité, les tiges leur élégance,
les contours et les branches leurs attaches vraies.
    Là se trouve la sommité du genre, et les Van-Huy-
sum sont là pour dire l'estime où on le tient par le prix
que ses tableaux se paient. Le peintre dont nous allons
nous occuper eut l'insigne bonheur de créer l'un des
chefs-d'Å“uvre de ce genre.
    Le point de vue des biographes est de tout point éloi-
 gné de celui des panégyristes qui, de notre temps, en