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. 368               LA CHANSON DK ROLAND.

 Montjoie ! Charlemagne, en avant. Charles paraît, salue le
 corps de son neveu et les Français entourent le cadavre du
 héros en chantant la Chanson de Roland.
     Dans ce cadre, M. Mermet a sacrifié la figure de Charle-
 magne et n'a point dessiné celle d'Olivier. En revanche, on
 voit paraître un personnage inconnu de la Chanson, Saïda,
 fille de l'émir de Saragosse.Captive de Guénelon et rendue à
 la liberté par la générosité d'Aide, Saïda emmène celle-ci à
 la cour de son père pour la soustraire à Guénelon qui a
 donné l'ordre à un de ses officiers d'enfermer la châtelaine
 rebelle dans son manoir après le départ de Roland. Le specta-
 teur est quelque peu étonné de retrouver, au 2e acte, cette
 princesse chrétienne dans le harem de Saragosse. Quant au
 comte Guénelon, c'est lui-même qui guide les païens contre
 les Français; au 4e acte, Roland apprend à sa^flancée qu'il a
 tué son ennemi pendant le combat.
     L'invocation aux Pyrénées au 1er acte, le chœur : Ronce-
 vaux, vallon triste et sombre, au T acte, le final du 3 e acte
 renferment des beautés de premier ordre. La verve épique
 abonde dans ces chants larges et solennels, empreints d'un
 cachet d'originalité incontestable. Nous pouvons citer encore
 la romance d'Aide, l'entrée de Roland au 1 er et au 2e acte,
 la chanson du pûtre , le chant de Durandal et le trio ma-
 gnifique qui lui sert de couronnement.
     M. Dulaurens trouve, dans sa voix bardée de fer, des ac-
 cents énergiques qui émeuvent et éleclrisent les Français de
 la scène et ceux du parterre et des galeries. Madame Sous-
 lelle tient très-dignement son rôle, et dit avec une voix
 pleine de mélancolie et de douceur la romance du 2e acte.
 L'exécution des jolis couplets du pâtre manque de relief;
 mais la farandole se déroule avec entrain au milieu des guer-
 riers francks campés entre les sombres parois de Roncevaux.
 L'orchestre marche bien : l'interprétation et la conduite de