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                   LES SOULIERS.
Que vous voulez ? Exhibant à sa vue
De beaux souliers.une paire menue.

D'un satin rose était lait l'escarpin,
Et l'argent, l'or, le-rubis, la topaze,
Les diamants décoraient ce satin.
Madame dit, comme prise d'extase :
— C'est merveilleux ! mais le pied est trop fin ?
C'est pour chausser l'un des doigts de ma main !
— Tendez le pied, Madame, dit l'artiste,
Des petits pieds, moi qui connais la liste.
Je suis certain que Madame pourra
L'entrer de reste, alors qu'elle voudra.

Elle tendit cette jambe parfaite ,
Ayant au bout ce petit pied parfait
Dont vous avez la connaissance nette,
Et l'escarpin , semblant juste être fait
Pour ce pied-là, sans en être pressée
De ce satin, Madame fut chaussée.
— Sentez-vous rien qui blesse en ce satin ?
Cela joint-il? dit l'homme à l'escarpin.
— Je me croyais la jambe bien plus forte,
Reprit Madame. Or, pour aller au bal,
Grâces à vous, artiste sans égal,
Je suis chaussée, ou le diable m'emporte !

Elle n'eut pas lâché le mot fatal
Qu'un bruit terrible entr'ouvrit la muraille,
L'homme aux souliers la saisit par la taille
En lui disant : — Vous avez fait état
Que le démon vînt et vous emportât
Quand vous disiez : — Que le diable m'emporte !
it suis venu. Je vous emporte. Alors
D'un bras puissant et d'une épaule forte
Il emporta la comtesse au dehors,