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182 EXPOSITION DE 1 8 6 5 .
plement par un amalgame heureux des couleurs les plus riches
et les mieux assorties. Celui qui ne possède qu'une seule de
ces spécialités tombe dans le genre niais ; celui qui les réunit
et y ajoute ce je ne sais quoi, émanation du génie en travail,
élève ce genre à la hauteur de la grande peinture. Tels sont
MM. Carrey elFollon ; ne les chicanons pas sur leurs titres
un peu alambiqués. Comment réunir sous l'apparence d'une
pensée une, tant d'objets disparates sans un litre, lequel au
fond n'est qu'un prétexte. Science et foi, c'est un crucifix en
vieil ivoire, un livre de Cabale, un encrier de faïence, une
montre des âges primitifs, que sais-je encore? Art et gour-
mandise, c'est un singe et une guitare. Mais quel arl dans ce
pêle-mêle, quelle brosse, quelle magie de couleur ! Comme
les nuances si criardes, si discordantes prises individuellement
et mal éclairées, viennent s'arranger et se fondre dans un tout
harmonieux, sans perdre leur valeur intrinsèque. L'ivoire
reste de l'ivoire; le blanc de la faïence ne nuit pas au blanc
du livre et ne se confond pas avec lui. Celte guitare va sou-
pirer quelque accord. Petits objets, grands tableaux.
En fait de fleurs et de fruits brillent MM. Maisiat, Reignier,
Chabal-Dussurgey, Lays, Perrachon, Pizzety, Falentin,
Bruyas, Mmes Puyroche-Wagner et Berthod; M. Lépagnez,
un grand coloriste; M. Sicardelxm de ses.éleves désigné par
de simples initiales, habiles avec les seules ressources de la
gouache.
Arrière-boutique et intérieurs rustiques, par M. Bail. C'est
l'illusion poussée au plus haut degré. M. Bail possède une
puissance sans égale de coloris, mais c'est tout ; ses intérieurs
de boutiques ou de fermes sont copiés sur nature sans le moin-
dre embellissement, sans même qu'il se soit donné la peine
d'en relever, comme les Flamands, la nullité par le choix de
détails pittoresques.
Les Chasses de M. Guy sont très-admirées; vu mon igno-