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NAVIGATION A VAPEUR. 447 « certain nombre d'années, de l'usage des machines de ce genre. « Il a paru que l'épreuve faite à Lyon ne remplissait pas suffi- « samment les conditions requises ; mais si, au moyen de la « pompe à feu, vous réussissez à faire remonter la Seine, l'es- « pacc de quelques lieues, un bateau charge de 300 milliers,. « et que le succès de cette épreuve soit constate à Paris « d'une manière authentique, ne laissant aucun doute sur les « avantages de voire procédé, vous pouvez compter qu'il vous « sera accordé un privilège limité à quinze années, ainsi que K vous l'a précédemment marqué M. Joly Flcury. « Je suis bien sincèrement, Monsieur, votre Ircs-humblc et « très-obéissant serviteur, « DE CALONNE. » Jouffroy ne vit dans la demande de nouveaux essais qu'une fin de non-recevoir ; aucune épreuve n'aurait été plus con- cluante ni constatée plus authentiquement par des savants plus compétents et par des milliers de spectateurs, qui cha- que jour se pressaient avec admiration sur les quais de la Saône. La Commission de l'Académie des sciences de Paris pouvait facilement se transporter a Lyon et reconnaître elle-même la vérité du succès constaté, au lieu de d e - mander de nouveaux travaux et de nouveaux sacrifices à l'inventeur qui , depuis sept a n s , épuisait ses res- sources ; il n'essaya pas de lutter contre l'influence loule- puissanle de Perrier. Sa vengeance se borna à l'exé- cution d'un modèle au 25 e de son bateau, qu'il adressa à celui qui avait fait enterrer sa découverte, selon l'expres- sion du temps. Le bateau continua de naviguer sur la Saône pendant seize mois, ei fut ensuite abandonné. Un quart de Mècle devait s'écouler encore avant que la navigation ù vapeur fût reçue dans le monde; ce n'était ni" en France où. elle avait pris naissance;, ni à Lyon, théâtre de sa première application ; ni au proûl de son illustre i n - venteur ; les lois de la nécessité l'appelaient d'abord dans