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                 VIEUX CHATEAUX DU LYONNAIS.                 443

   monde attirée par cette dévotion avait dégénéré en fête mon-
   daine. Le jour du saint patron ramenait chaque année les
  danses et les jeux autour de la chapelle. Telle a été souvent
  la fin des pèlerinages. La Révolution mit fin a ces plaisirs en
  vendant le monument avec l'emplacement de l'ancien châ-
  teau.
     Depuis celte époque, devenue propriété particulière, la
  chapelle de Pizey n'a plus été livrée au culte; mais, entre-
  tenue avec un certain soin par ses possesseurs, elle n'a pas
  cessé d'attirer quelques pieux fidèles. FIus durable que les
  institutions des siècles passés, la dévotion de la population
'environnante a survécu aux ruines faites par la Révolution,et
  nous connaissons plus d'un cultivateur qui ne négligerait pas
  chaque année de faire son pèlerinage a Saint-Pierre-de-Pizey
  ou d'envoyer son offrande a la chapelle pour appeler la bé-
  nédiction du saint sur ses troupeaux.
     Mais, comme autrefois, le plaisir appelle aussi ses fidèles.
 Dans ces dernières années, on a vu plus d'une fois, le jour
 de la fête, des danses s'organiser dans le vaste préau qui en-
 toure la chapelle. Alors cettecîrne solitaire s'anime: les rires
joyeux, les chansons des rondes villageoises succèdent au
 silence qui règne d'ordinaire autour de ces ruines, et, sans
 se douter que ce lieu fut autrefois le théâtre d'une épouvan-
 table catastrophe, les descendants des anciens serfs corvéa-
bles h merci dansent heureux et insouciants sur les débris
 de l'antique forteresse des Lavieu.


                                          A. VACIIEZ.