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NAVIGATION A VAPEUR. 321 lesquels les Romains furent transportés en Sicile pendant la première guerre punique, avaient des roues à aubes tournées par des bœufs (1); les inconvénients de ce mode de navigation ne permirent jamais de l'adopter. M. deNavarete a publié en 1826 (2) une note communiquée par le directeur des archives royales espagnoles de Simancas d'après laquelle Blasco de Garay aurait proposé à Charles-Quint et, appliqué dans le port de Barcelonne,en 1543, une machine faisant mouvoir les bdtiments sans rames et sans voiles, au moyen d'une chau- dière et de roues ; Charles-Quint aurait approuvé l'invention, récompensé l'auteur et cependant il n'existe aucune descrip- tion de la machine, aucun document sur l'expérience que Blasco de Garay aurait refusé de faire connaître. Ce docu- ment n'offre aucun caractère d'authenticité et ne mérite au- cune confiance. Si l'expérience de Barcelonne avait eu lieu au milieu du xvie siècle, elle n'aurait été qu'une application de l'appareil décrit par Héron qui est bien loin de la plus simple machine moderne. D'après une correspondance de Papin avec Leibnitz, re- trouvée et publiée en 1852 par M. Kuhlmann professeur de l'Université de Hanovre, Papin aurait construit, en 1707, un petit bateau armé de rames mues par un mécanisme auquel il voulait adapter la machine à vapeur dans un port de mer où l'on pourrait donner au bateau assez de profon- deur pour appliquer la machine à feu à donner le mouve- ment aux rames. (Lettres de Papin à Leibnitz, des 7 juillet et 15 septembre 1707). Une lettre du bailli de Mûnden à Leibnitz rapporte que, le 25 septembre, Papin ayant voulu faire passer son bateau de la Fulda dans le Weser pour se (1) Annales de l'industrie, 1823, t. VIII, p. 294. (2) Correspondance astronomique du baron de Zach (Arago, ann. du bureau des long., 1837, p. 230 à 234). 21