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                          NAVIGATION A VAPEUR.                             ^ g

  « veille la machine n'a que deux robinets à ouvrir, de telle
 « sorte qu'au moment où l'un des deux vases est épuisé,
  « il se remplit d'eau froide pendant que l'autre commence à
 « agir. »
    Tel est le seul titre des Anglais à la priorité de l'invention
 de la machine à feu. L'expérience que l'eau réduite en va-
 peur peut faire éclater les vases qui la renferment avait été
 faite cinquante-huit ans auparavant par Flurence Riyault;
 Salomon de Gaus avait expliqué, près d'un demi-siècle avant
 "Worcester, qu'une boule métallique, remplie d'eau et
 chauffée, élevait l'eau à une hauteur quelconque, si ses pa-
 rois étaient suffisamment fortes et la chaleur assez intense.
 Le marquis de Worcester n'a rien inventé, il n'a émis au-
 cune idée nouvelle, il n'a contribué en rien aux perfection-
 nements de la machine à feu. Un auteur anglais, Robert
 Sluart, reconnaît que les droits du marquis de Worcester ne
 reposent que sur sa propre affirmation, comme le constatait
 son brevet et, qu'il était plus raisonnable de révoquer en
doute les travaux dont il se glorifiait (1).
    En novembre 1834, le Musée des Familles publiait une
prétendue lettre de Marion de Lorme à Cinq-Mars, datée du
 3 février 1641, sur une visite qu'elle aurait faite, avec le
 marquis de Worcester, à Bicêtre où de Caus, fou furieux,
enfermé depuis trois ans par ordre de Richelieu, criait aux
visiteurs, â travers les barreaux de son cabanon, qu'il avait
fait la plus belle découverte. Celte mystification, repro-
duite par la peinture, la gravure, la lithographie, le roman,
jouit encore d'un derlain crédit. Or, Salomon de Caus était
mort en 1630, onze ans avant la date assignée à la visite de
Marion de Lorme à Bicêtre ; de Caus avait publié son livre
   (1) Robert Stuart. Hist. dcscript. de la machine à vapeur.—Arago.
Annuaire du bureau des long. 1837, p . 237 à 242.— Figuior, Exposition et
hist. des principales découvertes scientifiques. 5 e édit.. t. J, p , 39 à £3-