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280 BIBLIOGRAPHIE. favorablement les intentions de l'empereur Auguste en supposant qu'il ait voulu créer cette nationalité et qu'il y ait réussi. La politique romaine au contraire paraît avoir voulu constituer, par l'unité administrative, une nationalité factice afin d'effacer les vieux souvenirs de race, étouffer sous le système centralisateur la fièvre d'indépendance qui agitait ces peuplades turbulentes, en un mot les réunir en faisceaux afin de les tenir d'une seule main. Je n'insisterai pas sur cette observation critique: les lecteurs qui suivront l'exposé savant et ingénieux dans lequel M. Aug. Bernard a développé ses opinions, et qui examineront les preuves qu'il en apporte me donne- raient tort sans doute. Qu'il me suffise de signaler aux amis de la saine critique, de la science sérieuse, ce remarquable ouvrage qui est destiné à vivre aussi long- temps dans l'estime des érudits que la mémoire du célèbre monument dont il retrace l'histoire. Ce beau livre, splendidement imprimé par notre habile typographe lyonnais, M. Louis Perrin, est dédié à M. le duc de Persigny. C'est un hommage mérité rendu à un homme qui a donné des preuves nombreuses de son zèle pour les vieilles gloires de nos provinces, et dont (en de- hors de toute préoccupation politique et quoi qu'il puisse arriver) les écrivains voués à ces études ingrates n'ou- blieront pas la gracieuse bienveillance. A. STEYERT.