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230                    ÉLOGE DE RAVEZ.

veloppement des qualités que lui avait départies la nature :
son esprit actif et pratique le rendait précieux à l'Administra-
tion, comme sa science judicieuse et ferme faisait de lui un
digne représentant de la Magistrature.
   Aussi, quoiqu'il n'ait fait que traverser ces deux fonctions,
son passage y a laissé des traces durables.
   Il savait associer aux travaux de l'administration les de-
voirs du député, et il prit part à d'importantes discussions.
Il avait fait, dans la session de 1816 , partie de la majorité
enfantée par l'ordonnance du 5 septembre. Resté fidèle à
cette majorité dans la session suivante, il lui prêta le secours
d'une parole aussi puissante par sa modération qu'entraînante
par son énergie.
   De si hautes qualités lui assuraient une telle influence
dans les débats parlementaires, que la plume assurément
peu suspecte de M. de Cormenin a écrit : que, siRavez n'eût
pas été président de la Chambre, il aurait comme orateur
dominé le côté droit.

   Aussi Ravez fixa bien vite sur lui l'attention de la Chambre.
Elle le fit vice-président à l'ouverture de la session de 1817 ;
mais de plus grands honneurs l'attendaient.
   Vers la fin de 1818, le ministère du duc de Richelieu
s'était modifié dans le sens libéral des dernières élections.
   M. Pasquier fut remplacé aux Sceaux par M. de Serre,
qui laissa vacant le fauteuil de la présidence de la chambre
des députés.
   Le choix était embarrassant et la position difficile, car
cette haute dignité n'avait été occupée que par les hommes
les plus importants de l'Etat :
   C'était,Laine, qui aimait la liberté comme un Romain des
grands jours de la République, et la royauté comme un
Français des beaux jours de Ja Monarchie.