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                           FOÃŽTVIIAE.                        171

toujours, qu'on nous passe l'expression, sans façon, et
ceux qui l'ont vu pendant les heures consacrées au plaisir,
au milieu d'amis, d'artistes, de littérateurs distingués, con-
servent un souvenir agréable de ses heureuses saillies, de ses
plaisanteries aimables pleines de finesse, de ses charges
réjouissantes, où il contrefaisait avec un rare talent d'imita-
tion, révélant un esprit observateur, le vieux soldat de l'Em-
pire redevenu paysan, et qui, nouvel Ulysse, recommence
toujours l'interminable récit de son odyssée ; et bien d'au-
tres scènes amusantes, souvenirs de ses courses à travers la
campagne.
   Habitué à prendre la vie de son côté le plus facile, il se
montra indulgent pour les travers d'autrui, et jamais flatteur,
sut, sans se barder de fierté, conserver sa dignité avec tous.
   Comme bien d'autres, il eut sa part de chagrins ; il les
supporta avec une courageuse résignation , redoublant de
zèle au travail, chaque fois qu'une nouvelle charge venait
peser sur lui.
   Soutien de toute sa famille, pour laquelle son dévoûment ne
se démentit pas un seul instani , il fut bon fils, excellent père
et bon mari.
   Pour ses amis*, serviable et discret, ami sûr et fidèle. Pour
ses élèves, maître plein de bienveillance et d'inépuisable
patience.
   En un mot, tous ceux qui ont eu le bonheur de jouir de
son intimité lui décernent, dans toute la force de l'expres-
sion, le titre glorieux d'honnête homme.
   Il nous est doux d'avoir à louer dans le même homme
tant de talent et de vertus précieuses.
   Fonville ne tomba pas dans le travers de ces jeunes étourdis
qui se croient des maîtres, parce qu'ils affichent des allures
excentriques, portent une chevelure extravagante et mènent
une conduite désordonnée. Il comprit que la noble inspi-