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AUTEL D'AUGUSTE. 103 rhéteurs qui prenaient part a ces combats d'éloquence, par- laient devant l'autel (lugdunensem rhetor diclurus ad aram). Mais Juvénal se fût-il abstenu de cette déclaration ou bien voulût-on en contester la valeur, il nous faudrait pour pou- voir douter qu'en effet, les jeux s'exécutaient devant l'Autel, oublier que, chez les anciens, les jeux faisaient partie de la religion, et qu'alors, ceux dont il est question, n'étaient pas de simples réjouissances octroyées à l'occasion des fêtes de l'Autel, mais étaient eux-mêmes des rites religieux, étaient eux-mêmes une partie, et une partie essentielle, des cérémonies religieuses de ces fêtes, et que, par conséquent, ils devaient avoir lieu en présence même de l'Autel. D'un autre côté, l'on sait que les Romains n'avaient pas pour habitude d'assister a des jeux, tels surtout qu'étaient ceux dont nous parlons, autrement qu'en un local cons- truit pour cette destination, c'est-à -dire un théâtre ou un amphithéâtre ; et l'on remarquera qu'il s'agit ici de jeux d'une trè*s-grande renommée, solennels, nationaux, pério- diques, honorés de l'élite des Gaules et donnés par une compagnie aristocratique, riche et munificente. Donc, puis- que, d'une part, l'exhibition des jeux implique la nécessité d'un théâtre ou d'un amphithéâtre, et que, d'autre part, ces mêmes jeux, à titre de cérémonies religieuses, se célé- braient en présence de l'Autel, il résulte de l'a rigoureu- sement qu'Autel et amphithéâtre ou théâtre, devaient être l'un et l'autre en un même lieu, liés sans doule l'un h l'autre, en contact immédiat, et qu'ils faisaient partie d'un même ensemble de construction. En sorte que si, sur le terrain que, grâce aux révéla- tions épigraphiques et aux lumières vraiment admirables de M. Léon Rénier, l'on sait maintenant] Ravoir été celui des trois Gaules, terrain appelé sur les épigraphes ad con- fluentes, s'étendant depuis la jonction des fleuves jusqu'au