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SYMPHORIEN CHAMPIER. 9 Haller, Breghot du Lut, Dézeiméris, les notes qui m'ont fourni les éléments de sa biographie. Comme il l'indique lui-même en certains passages de ses livres, il naquit en 1472, à Saint-Symphorien-le Château, dans la province du Lyonnais. G'est a Paris qu'il fit ses humanités, s'adonnant avec passion h l'étude des belles-lettres, des langues grecques et latines qui reprenaient faveur. Muni d'une forte instruction pre- mière,, et préparé par elle, il embrassa la médecine, suivit les cours de l'école de Montpellier ; reçu docteur à vingt ans à peine, il vint se fixer à Lyon pour se li- vrer à l'exercice de son état. Par son savoir, ses publi- cations, son enseignement, sa pratique heureuse, il acquit d'emblée une réputation considérable. Lors de l'expédition de Louis XII, en 1509, Antoine, duc de Lorraine, a son passage dans notre ville, le choisit pour son médecin, l'emmena avec lui en Italie. Cham- pier assista, a ses côtés à la bataille d'Aignadel, dont il nous a laissé une brillante description. Après la guerre, il vécut a Nancy, a la cour du prince, jusqu'en 1515. Lorsque François 1er entreprit la conquête du Mila- nais, notre compatriote acccompagna de nouveau son protecteur, montra une extrême bravoure en combat- tant a Marignan. Le duc de Lorraine et de Calabre, pour récompenser sa vaillance et sa fidélité, le créa, sur le champ d'honneur, chevalier de Saint-Georges, œques auratus, chevalier aux éperons d'or, titre qu'il porta constamment depuis. Cette distinction exceptionnelle accrut chez lui les sentiments de vanité auxquels il était enclin, qui étaient la faiblesse, le travers de son esprit. D'une très-modeste noblesse par ses aïeux, son amour- propre excessif avait été enflé par son mariage avec une parente du chevalier Bayard, Marguerite du Ter- rail. Afin de grandir l'illustration de sa famille, Sym- phorien inventa une fable, soutenue par lui avec har-