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374 HISTOIRE DU BEAUJOLAIS prérogatives développées avec complaisance et d'un ton d'une importance comique. Les pères, au moyen âge, en auraient levé les épaules. Je reviendrai là -dessus au 17me siècle. Un problème des plus graves se rattache à la chute des franchises communales. Celle étude serait incomplète si l'on n'en disait un mot. « Fut-ce un très-grand malheur que la perte des an- ciennes libertés communales? Je le crois; je crois que si elles avaient pu subsister et s'adapter au cours des choses, les ins- titutions, l'esprit politique de la France y auraient gagné mais... il est très-vrai que la plupart des villes se trouvaient inféodées à une petite oligarchie qui les retenait sous un joug tyrannique, et y comprimait le véritable, le grand déve- loppement, le développement général de la pensée et de l'ac- tivité humaine, ce développement libre, varié, indéfini, au- quel nous devons la civilisation moderne. « Aussi suis-je convaincu qu'à tout prendre la centrali- sation qui caractérise notre histoire a valu à notre France beaucoup plus de prospérité et de grandeur, des destinées plus heureuses et plus glorieuses qu'elle n'en eût obtenu si les institutions locales, les indépendances locales, les idées locales y fussent demeurées souveraines ou seulement pré- pondérantes. Sans doute nous avons perdu quelque chose à la chute des communes du moyen âge, mais pas autant, à mon avis, qu'on voudrait nous le persuader (1). » La doctrine Contenue dans cesiignes aboutit à l'absolution ou mieux à la glorification des faits accomplis. Elle ne peut pas, elle ne doit pas èlte acceptée de la génération nou- velle. 11 n'est pas vrai de dire que tout ait été pour le mieux. Si, au lieu de trois ou quatre siècles 4e monarchie absolue la France eût eu trois ou quatre siècles d'institutions libres, se (1) GMZOT. Hist de la civilisation en France, p, 285-287.