Revue du Lyonnais » série 2 - n°27 ( 1863 ) » pp.355

                          NECROLOGIE.
    M. le baron Hubert de St-Didier vient de mourir à Neuville-sur-Ain, à
 l'âge de 84 ans.
    M. de St-Didier descendait d'une famille des Dombes, qui possédait la
 seigneurie de Saint-Didier de Formans et la baronnie de Rioltier, ainsi que
 d'autres fiefs dansjes cliatellenies.de Trévoux et de Villeneuve.
     Elevé à Lyon, il avait le goût des arts et surtout celui du dessin. La pein-
  ture et la gravure auraient eu en lui un artiste distingué, si la fortune n'en
  avait fait un amateur laborieux et fécond. — Il visita plusieurs fois l'Italie,
 et on lui doit un album des Vues pittoresques du Bugey, publié il y a vingt-
  cinq ans environ, dont les planches lithogiaphiées, notamment celles qui
 représentent les bords du Rhône à Vertricu, les cascades de Glandicu et de
 Cciveyricu, les ruines du temple d'Izcrnore, et des sites aux environs de
 Saint-Rambcit, ont été jus'ement appréciés. — L'église de Brou, si remar-
 quablement rendue par M. Dupasquier, a eu aussi dans M. de St-Didier un
 admiraleur qui en a dessiné plusieurs parties avant que la photographie en
 eût popularisé les reproductions. Un Itinéraire du Bugey, en un volume,
 suivi d'une flore de ce pays, fut le complément des Vues pittoresques dont
 M. de Saint-Didier a fait hommage à la contrée qu'il aimait. Même après
 l'ouvrage plus riche et plus étendu de M. de Quinsonnas, on parcourt ce
 volume avec intérêt.
   Aimer son pays, cultiver les arts laborieusement jusque dans un âge avancé,
c'est déjà un litre au souvenir public, et nous serions heureux de voir le mu-
sée Lorin, enrichi par de généreux donateurs, se compléter par quelques-
unes des Å“uvres d'art de M. de St-Didier.
   Mais ce ne fut pas le seul mérite qu'on ait à rappeler ici. Vivant à la cam-
pagne, où la richesse et l'activité trouvent tant d'occasions d'être utiles, il a
dans les fondions de maire de Priay, rendu des services importants, con-
tribué à des améliorations précieuses, donné souvent cours à cette bienfai-
sance discrète qui est sur la terre une des missions des grandes fortunes. —
M. II. de Saint-Didier a été inhumé à Priay, et l'affluence des populations à
ses obsèques a été un hommage spontané rendu par leur reconnaissance à sa
 mémoire.                                                 F. DUFOUR.
                               Courrier de l'Ain du 24 septembre 1863.
    M. de Saint-Didier appartenait à noire ville par ses relations de fortune
-et d'affection. Nous avons l'espoir que ses portefeuilles, enrichis et pleins
 des vues les plus curieuses de Lyon, du Lyonnais et des provinces voisines,
 ne seront pas perdus pour les arts, et que les archéologues pourront retrou-
 ver dans celte précieuse, collection nombre de monuments qui n'existent
 plus aujourd'hui.                                          . A. V.