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454 MUSIQUE RELIGIEUSE. mettre en évidence le critérium du véritable chant ecclé- siastique. Deux compositeurs ont réalisé ce problème, M. Edmond Duval, en Belgique, et M. Aloys Kune, à Auch. Du second, nous ne pouvons citer qu'une messe brève, dans laquelle il a su éviter toutes les anomalies et prendre un rite noble et facile d'exécution. Nous insistons sur ces qualités, notre intention n'est pas d'apprécier ici la valeur musicale de cette messe, mais seulement la valeur du système dans lequel elle est conçue. Or, en examinant les ouvrages antérieurs des maîtres les plus accrédités, on'est'choqué du peu de rapport entre la musique et les paroles envisagées au point de vue liturgique. Lors même que l'expression est conve- nable a la couleur religieuse, on regrette le développement exagéré des morceaux, cause d'interruption et de désordre dans la marche des offices et surtout cette déplorable habi- tude de répéter et de déplacer les mots et de rendre ainsi incompréhensible ou ridicule le sens des phrases. Prenons pour.exemple, entre mille, un morceau célèbre, le Saluta- ris de Gossee. Pendant sa durée, on aurait le temps de ré- péter quatre ou cinq fois l'élévation. En outre, les paroles sont ainsi disposées (je prends la partie de conlre-alto), 0 salutaris — ô salutaris Hostia, Quae cœli pandis ostium, Bella premunt — premunt hostilia , Bella premunt — bella premunt hostilia, Da robur, fer auxilium. Bella • bella —premunt — premunt — premunt — — premunt — hostilia, etc. ce qui traduit en français donne une période assez gro- tesque. O salutaire — ô salutaire victime Qui ouvrez la porte du ciel,