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INCURSIONS DES ROUTIERS. 2fi3 rait entré en Bourgogne, oùil aurait commis beaucoup d'excès el serait rentré en Provence en 1358 ; si ce récit était fondé sur des documents authentiques, on pourrait peut-être attri- buer l'incendie de l'abbaye de Yalbenoîte et de Montbrison, aux Routiers d'Arnaud de Cervolle, car c'était leur chemin de passer par le Forez pour aller de Provence en Bourgogne ; encore faudrait-il supposer que les chartes de Jeanne de Fo- rez et du duc Louis de Bourbon, ont confondu les-Routiers avec les Anglais ; mais M. de Zurlauben ne cite pas ses au- torités. Il ajoute que, après le traité de Breligny (1360) Ar- naud de Cervolle, à la tête d'une compagnie de Routiers, appelée compagnie blanche, ravagea les environs de Langres et de Lyon. Deux documenls authentiques et contemporains, un extrait de l'ouvrage de Matthieu Villani et une lellre du pape Innocent VI (1) nous prouvent qu'en effet les territoires voisins de Lyon, et probablement une partie du Forez el du Beaujolais, durent être dévastés pendant cette année 1360. Etait-ce par les mêmes Routiers que ceux d'Arnaud de Cervolle ? c'est ce qu'il est impossible de savoir. Ces com- pagnies de Routiers avaient une nombreuse cavalerie ; elles se portaient rapidement d'un point à un autre en franchissant de grandes distances ; tantôt réunies, tantôt séparées, on ne peut les distinguer facilement ; dans les documents contem- porains, elles sont plus particulièrement désignées sous le nom de grandes compagnies. La lettre du pape Innocent VI, adressée à Amédée, comte de Savoie, le prie de lui renvoyer Arnold de Roquefeuille, archidiacre de Valence , qui après avoir été arrêté près de Lyon, par les fils de l'iniquité (par les Routiers), dépouillé de (1 ) Voyez les lettres d'Innocent VI, dans Martenne, Thésaurus novus anec- dotorum, t. 2. Qu'il me soit permis de remercier M. Baudrier, conseiller à la cour impériale de Lyon, qui a bien voulu se charger de dépouiller cette volumineuse correspondance et m'en a transmis un résumé très-lucide.