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212 HISTOIRE DU BEAUJOLAIS ments légèrement pris. Les bourgeois prévoient le cas et stipulent strictement. « Il ne demandera dispense ni à notre « très-saint Pontife Romain, ni au Roi de France, ni à « toute autre personne ecclésiastique ou séculière ayant pou- « voir de dispenser comme d'annuler les présentes en tout « ou en partie, les diminuer, les rendre vaines et les « casser. » Et s'il arrivait qu'au su ou à l'insu du seigneur, pareille permission fût obtenue contrairement à la teneur des privilèges, le seigneur de Beaujeu s'engage à ne pas en user et à la considérer comme nulle et non avenue. Nous avons vu la promesse solennelle du seigneur, le serment sur les saints Evangiles, l'engagement des biens, la renonciation à la voix judiciaire, la renonciation à toute dis- pense supérieure émanant du Pape ou du Uoi ; il semble que ces garanties soient suffisantes et qu'un contrat aussi religieusement entouré soit à l'abri de toute atteinte. Les bourgeois de Villefranche n'en jugèrent pas ainsi. Il leur fallut encore d'autre sûretés. Et d'abord; le seigneur soumit tous ses biens (indeclina- biliter ) aux juridictions du Roi de France et de son bailli de Mâcon, et à celle de l'archevêque de Lyon, si bien qu'il con- sentit à être forcé à l'exécution de ses promesses par toutes les justices et cours énoncées de telle sorte que l'exécution pour- suivie par l'une n'empêchât pas l'action de l'autre, au con- traire. Il consentit que tout bourgeois de Villefranche pût à son gré et autant de fois qu'il le jugerait à propos, se faire dé- livrer une expédition en due forme des privilèges jurés. Ici je rencontre une proposition qui a droit d'étonner, elle est ainsi conçue : « Etiam per modum publici instrumenti, sub nomine el slillo sacrosancti Romani Imperalori. » Comment expliquer ce recours à l'autorité de l'Empereur des Ro- mains? J'aurais compris jusqu'à un certain point celte men-