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                     TRAVAUX DE L'ACADÉMIE.                     313
 tronc de chêne, à la manière des sauvages , et offrant, dans sa
 forme, toute la grossièreté des œuvres d'un peuple tout-à-fait
 primitif.
    Cette pirogue, retirée par les soins d'un Ingénieur des ponts-
 et-chaussées , a été envoyée par lui au musée de Lyon , où elle
 est devenue l'objet de la curiosité, non seulement des archéolo-
 gues, mais encore des géologues et des botanistes.
    L'état où le séjour dans l'eau a réduit le bois permet d'estimer
 à peu près à quelle époque doit remonter ce curieux spécimen
des moyens de navigation de nos ancêtres.
    Toutefois, la science, qui retrouve dans ce monoxyle tout le
caractère du bois fossile, ne s'est pas encore entièrement pro-
noncée sur le degré d'antiquité de cette pirogue ; mais elle croit,
d'accord avec les archéologues, qu'elle est au moins antérieure à
la domination romaine dans nos contrées. Un examen plus ap-
profondi la fera sans doute regarder comme l'Å“uvre des peuples
aulochthones.
   Ce morceau, de la plus grande'rareté, n'est pas le seul trouvé
en Europe. Londres possède un bateau de loch monoxyle de quel-
ques mètres de long ; Dijon , les deux tiers d'une pirogue mo-
noxyle ; Copenhague, la moitié d'une pirogue semblable. Enfin,
à Paris, dans l'île des Cygnes, on trouva, en 4806, les restes d'un
bateau monoxyle qui fut reconnu par Mongez pour avoir été l'œu-
vre des Normands venant assiéger Paris en 883.
   Les débris conservés à Copenhague et ceux qui sont au
musée de Dijon ont le même caractère que la pirogue qui fait
le sujet de cette communication. Seulement , cette dernière
paraît appartenir à une époque plus reculée , en ce que la forme
du tronc d'arbre , avec ses ondulations , ses sinuosités et ses
rugosités, a été conservée , et qu'aucun art n'a présidé à son
exécution.
   Il en est tout autrement de la barque trouvée à Paris. Celle-ci
avait le caractère d'un bateau : le tronc d'arbre avait disparu
pour faire place à une forme régulière. Les contreforts qui ser-
vent à consolider le bordage, étaient rapportés et chevillés, tan-
dis que ceux de la pirogue découverte à Cordon sont ménagés