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86                       LES VILLEROY.

en le visitant, comme l'aage lors le requeroit. C'est bien
raison doncques, que l'œuvre soit à toi dédiée, qui la com-
mandas, a toy mon premier maistre, et celuy seul (hors mis
les Princes) que jamais je servi. Soit doncques consacré ce
petit livre à ta prudence, noble Seigneur de Neufville, afin
qu'en récompence de certain temps que Marot a vescu
avecques toy en ceste vie, tu vives ça bas après la mort
 avecques lui, tant que ses oeuvres dureront. »
    A la génération suivante, nous voyons les Villeroy grandir
 avec Nicolas, troisième du nom, qui fut prévôt des mar-
 chands, chevalier de Saint-Michel, gouverneur de Melun,
 Mantes et Meulant, et enfin lieutenant général en l'Ile-de-
 France . Mais il appartenait a son fils, également appelé
 Nicolas, d'être le premier des siens a prendre réellement
 place dans l'histoire. C'est une figure qu'on peut apprécier
 d'une manière différente suivant le point de vue où l'on se
 place, mais qui se dessine trop vigoureusement sur le tableau
  du seizième siècle pour qu'elle puisse rester dans l'ombre.
     Né en 1543, il avait dix-huit ans lorsqu'il épousa Madeleine
  de l'Aubépine, fille du secrétaire d'Etat de ce nom. Bientôt
  après il débuta dans la carrière diplomatique et fut chargé
  de deux missions qu'il remplit avec une habileté supérieure
  à tout ce qu'on pouvait attendre d'un si jeune homme. A
  l'âge de vingt-quatre ans, il dut à la protection de Catherine
  de Médicis de succéder a son beau-père dans l'office de
  secrétaire d'Etat. Il fut pour Charles IX un serviteur dévoué,
  presque un ami. On trouve une preuve de cette royale inti-
  mité dans le livre de la Vénerie que Villeroy écrivit sous la
  dictée de son jeune maître. Ces liens expliquent, mais ne
  justifient pas l'hommage qu'il rendit plus tard au souvenir
  de ce roi son bienfaiteur. Comment a-t-il pu dire que «la
  France et la chrétienté ne devaient pas être privées si tôt
  de la vertu, présence et assistance d'un prince si magnanime,