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LES VILLEROY. 85
éenevm. Enfin nous arrivons a Nicolas, seigneur de l'Equi-
pée, près Beauvais ; nommé secrétaire du roi en 1507, des
finances en 1514, il est le premier de sa race qui ait pénétré
dans les conseils de la maison de France. Par son mariage
avec Geneviève Le Gendre, il fit entrer les seigneuries de
Villeroy et d'Halineourt dans sa.famille qui devait en retenir
les noms. Son fils, appelé Nicolas comme lui, fut admis de
bonne heure dans le conseil royal, et ne se distingua pas
moins dans les finances que dans ses missions diplomati-
ques (1). Ce fut lui qui échangea contre la terre de Chanteloup
le domaine des Tuileries sur lequel devait s'élever le palais
de nos rois. Plus tard, il fut trésorier de l'ordre de Saint-
Michel et administrateur de l'Hôtel-Dieu de Paris, et mourut
après 1553, laissant une maison florissante et bien montée
apparemment, car de bonne heure Nicolas de Neufville avait
eu ses pages, et l'un de ces pages, Messieurs, fut Clément
Marot. En 1538, se trouvant a Lyon où il avait suivi le roi,
le poète de Cahors qui conservait le meilleur souvenir de
ses relations avec son ancien maître, lui dédia le Temple de
Cupido, une œuvre de sa jeunesse, qu'il avait placée dans
l'origine sous le patronage de François 1er. Vous me per-
mettrez, Messieurs, de rapporter ici les quelques lignes de
cette dédicace ; cet hommage littéraire ne vaut-il pas pour
les Villeroy bien des titres féodaux?
A Messire Nicolas de Neufville, chevalier, seigneur de
Villeroy, Clément Marot, salut:
« En revoyant les escrits de ma jeunesse, pour les remettre
plus clers que devant en lumière, il m'est entré en mémoire
que estant encores Page, et à toy très-honoré seigneur, je
composay par ton commandement la Queste de ferme amour,
laquelle je trouvay au meilleur endroit du temple de Cupido,
(1) Voy. les Mémoires de Sully, édition de 1778, t. VIII, p. 236 et 237