Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
128                        LES ÉCORCHEURS

ces bravades, el il avait communiqué son énergie à son sou-
verain.
   Aussi quand, le 2 janvier 1442-43, par suite de ses infor-
mations précises et très-nombreuses, le duc apprit quelque
mouvement des compagnies, il écrivit au Bailli d'Amont, aux
seigneurs, de Monlsaugeon, à Didier de Cicons, el quantité
d'autres, auxquels il s'adressait toujours directement, des
lettres patentes « par lesquelles il leur mandoit inconti-
« nent eulx mestre sus, el assembler ce qu'ils pourroient finer
« de gens d'armes, pour à toute puissance résistera la venue
« des Escorelieurs estant ez marches de Lyonnois et de Beau-
« jolois, afin qu'ils n'entrassent ez pays de Bourgogne el
« qu'ils ne feissenl nulz domaige corne ils s'esloienl vari-
ce lés défaire (1).
   En même temps le duc écrivait à son maréchal en Lorraine
de barrer le passage à ceux qui descendaient des Flandres.
   Cependant l'alarme élait clwude d"un autre côté. On avait
des nouvelles graves du midi et de l'ouest. Les habitants des
villes redoublèrentde précautions et de vigilance. Les Ëchevins
de Mâcon renouvelèrent, le 17 février, l'ordonnance habi-
tuelle de guet et garde « pour ce que l'en dit que les Eseor-
« cheurs ou nombre de 8000 chevnulx estre vers le Puy ;
« lesquels comme l'en dit, M. Anthoine de Ghabanne, comte
« de Dampmarlin veult conduire ou pays de Bourgogne, pour
 « soy recouvrer de ses perdes sur le sieur de Pesmes, que
« l'en dit qu'à la Sainl-Michiel darrenierement passée, en-
« dommagea ieclil Messiro Anthoine de xxxm livres ou
« plus à la prinse du Cbastel de Montaig.u le Blanc
« contre le traicté de la paix. »
    Les Échevins ajoutaient prudemment, « et aussi la dicte
 « ordonnance a été fuicle pour ce que l'on dit que les gens

  (1) Ibid. p. 430 et s.