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ET LA LITURGIE. 443 Arrivons aux clochers; encore ici je ne partagerai pas votre opinion, surtout au sujet de notre cathédrale. La flèche, dites-vous, est bien à Strasbourg et mal dans les régions méridionales, mais pourquoi? Les plaines du midi de la France ne sont donc pas comme les plaines du nord ou de l'ouest? Je ne sais pas où l'on a pris qu'il n'y avait pas de flèches ou d'amortissements pointus dans le midi. Le XVe siè- de en a bûti beaucoup aux environs de Nîmes, d'Arles et d'Avignon. Nous avons celles d'Ainay, de Saint-Paul, de Saint-Nizier. II y a, il est vrai, moins de flèches dans le midi que dans le nord, cela tient à ce que les églises du midi sont plus généralement du XI e et du XIIe siècle et que c'est le XIIIe siècle qui les a mises en honneur dans le midi ou dans le nord. Revenant à Saint-Jean, je vous ferai remarquer que trois clochers sur quatre ont des commencements de flèches accu- sés .• ceux de la façade ont les trompes amortissant des flè- ches octogonales et celui du transsept sud a la base d'une flèche carrée parfaitement tracée. Puisque le XVe siècle a monté un pignon sur la façade, c'est pour avoir un toit pointu. Si on l'exécute, que devien- dront les clochers? ils seront noyés. Les flèches les relève- ront, c'est rationnel. Vous nous parlez de paysage : c'est justement au pied d'une colline qu'un monument a besoin de se détacher for- tement des masses qui l'entourent et de s'élever aussi haut que possible. Au point de vue de la construction, une char- pente surbaissée est impossible sur des voûtes ogivales, paice qu'il est difficile d'y établir la pièce principale qu'on nom- me entrait, vu qu'elle passe sur le sommet des voûtes qui d'ordinaire s'élève plus haut que la naissance de la toiture. Cela est si vrai qu'à Saint-Jean la charpente provisoire porte en plein sur la voûte qu'elle charge inutilement, La toiture