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BIBLIOGRAPHIE. 237
sur la formation de ses étangs, permettront de mieux apprécier
la valeur des arguments produits pour la conservation ou le
dessèchement des étangs. Parmi les documents qui m'ont paru
les plus dignes de confiance je dois citer l'excellente Statistique
de l'Ain publiée en 1808 par M. Bossi, et le savant Essai sur la
dépopulation delà Dombes, publié en 1837, par M. C. Guigue,
ancien élève de l'école des Chartes.
On appelle Dombes un plateau situé dans l'arrondissement de
Trévoux, département de l'Ain, entre les rivières de l'Ain et de
la Saône, à quelques kilomètres de Lyon. Une couche argileuse
très-profonde constitue son sol ; l'épaisseur de la couche végétale
varie de 3 à 35 centimètres ; les étangs se trouvent, généralement,
dans la partie où l'humus a le moins d'épaisseur; sur quelques
points, l'argile est presque à découvert; le sous-sol argileux
résiste à la bêche, à la charrue, aux racines les plus vivaees et
retient les eaux. La plaine est partagée par des champs de seigle,
des bois taillis, des terrains vagues et des étangs de tous côtés ;
aucune montagne ni colline prolongée ne dirige les eaux plu-
viales; la pente du sol est faible, accidentée par des bas-fonds
où des marais ont dû se former à mesure que les guerres conti-
nues ont enlevé les bras à l'agriculture. Quelques-uns des étangs
pourraient avoir une issue dans l'Ain, dans le Rhône, ou dans la
Saône.
Sur d'autres points du même département, les bords du Rhône
à l'est et ou sud, les rives de l'Ain dans l'intérieur, offrent des
sites pittoresques, des cascades, des grottes, des scissures formées
par l'effort des eaux. Au pied des montagnes du Bugey, les vallons
sont fertilisés par les éboulements des terrains supérieurs. Le
long de la Saône les positions ravissantes et la bonne qualité
des terres consolent de la tristesse de la plaine où les cours d'eau
torrentiels ont accumulé, dans les siècles passés, des débris
pierreux des Alpes, du Jura et des Vosges. La vue des habitants
au teint livide disséminés sur ce plateau est aussi affligeante que
la langueur de l'agriculture.
Après la domination romaine, les Bourguignons se rendirent
maîlres de la Bresse, du Bugey, de la Savoie; dans le partage