page suivante »
»
94 HISTOIRE LITTÉRAIRE
2° Un autre traité intitulé Le petit Labyrinthe) et dirigé
contre un certain Trithemus qui osait nier la divinité du
Christ ;
3° Le Labyrinthe, œuvre dogmatique que Theodoret, ce-
pendant, paraît regarder comme ne faisant qu'un avec l'écrit
précédent ;
4° Un traité, dogmatique encore, et connu sous ce triple
titre : De l'Univers ; De la cause de l'Univers ;-Sur la subs-
tance de l'Univers.
Nous avons dit que Caïus, à l'exemple de son maître,
écrivit ses ouvrages en grec. Le talent qu'il y déploie est
assez grand pour que, dans le premier âge de l'Église,
quelques-uns soient attribués à Origène ; mais, ajoute Theo-
doret, qui rapporte cette opinion, le style fait assez voir que
ce ne peut être (1).
Les fragments de notre auteur existant dans Eusèbe, saint
Jérôme, Photius et ce même Theodoret, prouvent que sa
diction participe des qualités et des défauts du docteur dont
il reçut l'enseignement ; mais il est, comme lui, l'homme de
la tradition. L'autorité qu'il invoque est celle des Pères
grecs, dont son maître lui avait appris et fait aimer le pla-
tonicisme, ce pressentiment des vérités chrétiennes (2) ; le
but qu'il poursuit est l'affermissement du siège de Rome et
l'unité du christianisme sous l'autorité des pontifes, succes-
seurs de saint Pierre. Ce dessein de Caïus est surtout visible
dans ce beau passage des actes de sa dispute avec Proculus,
qui nous a été conservé par Eusèbe : « Ne voyez-vous pas,
(1) Thcodor., Herœs., I. n, c. iij.
(2) « Une philosophie qui a été le dernier mot de la sagesse antique et
« un pressentiment des vérités chrétiennes, l'école d'Alexandrie, dite aussi
« école néo-platonicienne » (Rapetti, sur la Traduction des Ennéade* de
Plotin, par M. Bouillet, Moniteur du 26 novembre 1858).