page suivante »
k
PAGUS DE CONDATE. (>7
« Suivant moi, Lyon gaulois, car permettez-moi, Monsieur, de
« ne pas croire, comme quelques savants, que le monde n'a com-
« mencé qu'avec les Romains, que la Gaule était inhabitée et dé-
« serte avant César et laissez-moi la douce illusion que nous
« avons une plus noble, une plus pure, une plus ancienne origine
« que l'arrivée des réfugiés de Plancus, suivant moi, Lyon gaulois
« était assis à la Grand'Côte avec des faubourgs ou villages indé-
« pendants le long des fleuves et c'est plus tard que le pouvoir
« militaire, les Romains, les étrangers, lefisc,c'est-à -dire les maî-
« très, les conquérants, se sont établis à Fourvières, d'où un levain
« d'opposition perpétuel à la Croix-Rousse contre le pouvoir. »
Comme je n'ai pu émettre que des conjectures au sujet du
Pagus de Condate, votre système au-sujet de ce Pagus pourrait
être rationnel, tandisque le mien pourrait être erroné. Cepen-
dant, Monsieur, veuillez me permettre de vous soumettre quel-
ques observations.
Si on pouvait réduire le Pagus de Coudate aux modestes pro-
portions que vous indiquez, l'inscription consacrée à Diane par
C. Gentius Olillus pourrait peut-être bien s'appliquer aune loca-
lité d'aussi minime importance ; mais le mot Pagus, du temps des
Romains, n'admettait pas plusieurs interprétations ; ce mot dési-
gnait, non un bourg, non une ville, mais un canton, c'est-Ã -dire
un district ayant un territoire d'une grande étendue; aussi M. Léon
Renier s'est-il cru obligé d'étendre le territoire du Pagus de Con-
date depuis Ainay jusqu'Ã Serin, et M. Auguste Bernard depuis
Ainay juqu'à Trévoux. Il serait donc assez extraordinaire qu'une
localité occupant une position aussi importante et aussi favora-
blement située pour le commerce, ne nous eût conservé qu'une
inscription consacrée à Diane, et pas une seule relative aux nom-
breuses corporations qui. faisaient le commerce sur les deux ri-
vières.
Je ferai encore observer qu'une inscription consacrée à Diane
semble indiquer un pays boisé plutôt qu'un bourg attenant à une
ville aussi commerçante que l'était Lyon du temps des Romains.
Je ne sais si parmi les inscriptions assez nombreuses dédiées aux
divinités, que nous a conservé l'épigraphie gallo-romaine de Lyon,