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INSCRIPTIONS ROMAINES. • 17
Messieurs, de réclamer pour la ville de Lyon, la propriété de
cette pierre.
S'il entre dans vos vues de faire la réclamation qui vous
est conseillée et que la Bibliothèque impériale, accédant a
votre désir, consente pour vous à ia cession de la pierre
d'Albigny, je ferai la proposition que cette inscription, avec
une ou deux autres également fausses, qui existent sous
les portiques de votre Palais-des-Arts, soient réunies en un
même endroit de ces portiques et qu'un écriteau très-
apparent avertisse le public de leur fausseté ; qu'en outre,
un distique latin accompagnant l'écriteau accusateur, exprime
toute la sévérité de votre opinion pour les productions de
ce genre ; car il ne faudrait pas, pour l'honneur des corps
savants de notre ville, que l'étranger, après avoir visité
notre Musée lapidaire, pût emporter de Lyon le soupçon
que personne n'y sait faire le discernement entre une ins-
cription fausse et une inscription sincère.
Au siècle dernier, Bimard de la Bastie, a eu a soutenir
contre Valbonnais et le président Boubier, pour démontrer
la fausseté de l'inscription d'Albigny, une savante discussion
insérée tout au long en tête du Thésaurus inscriplionum
de Muratori. Sa dissertation développée avec l'érudition et
toute la pénétration d'esprit qui lui sont habituelles, peut
être regardée comme le jugement définitif sur la question,
si toutefois Ton peut dire sérieusement qu'il y ait jamais eu
là le sujet d'une question. Entrant dans quelques détails sur
les motifs qui ont pu, surtout a l'époque de la renaissance
des lettres, porter des fauteurs de systèmes, des mauvais
plaisants, ou simplement des amateurs de l'antiquité, à des
contrefaçons épigraphiques, Bimard cite une épigramme de
Sannazar qui, assurément, ne déparera en rien notre humble
travail pour lui servir d'épilogue :
Tanquam priscà mihi, saxoque invepta vetusto
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