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                   ÉLOGE DE M. DE CHANTELAUZE.                           371

sance. Il fit appel à mes efforts, j'étais fier de les lui consa-
crer : une telle cause eût prêté des ailes a toutes les faibles-
ses et quelque retentissement qu'aient pu soulever depuis,
autour de mon nom, les faveurs ou les rigueurs de la for-
tune, l'honneur de l'avoir mêlé à cette impérissable journée
comptera toujours comme le plus grand souvenir de ma
vie.
    Pour vous tous, aussi, Messieurs, ce souvenir est grand.
Pendant que tout se précipitait à l'envi au-devant du succès,
l'Académie de Lyon intervint en faveur de la défaite. Elle
voulut offrir à l'un de ses membres les plus éminents, une
preuve de sympathie qui est demeurée unique, et qui n'ho-
nore pas moins celui qui l'inspira que ceux qui la voulurent
donner. La Compagnie vota, en faveur de M. de Chantelauze,
 une adresse à la Cour des Pairs.
    L'initiative appartint a un savant confrère qui nous est
 doublement cher, car Lyon lui doit son poète, et l'Académie
 se sent fière de posséder a la fois dans son sein deux généra-
 tions qui lui rappellent un nom vénérable et glorieux. Mais
 l'honneur du vote revint à la Compagnie tout entière. Il fut
 unanime ; et ceux qui avaient fait pariie de la Commission
 municipale de 1830, ne furent pas les moins empressés à
 protéger le noble vaincu de toute la force de leur nouvelle
 puissance (1).

    (1) Voici le texte de cette adresse, volée sur la proposition de M. Richard
 de Laprade, président :
        « NOBLES PAIRS,

    « Au moment où un grand procès est porté devant vous, qu'il nous soit
 permis d'élever la voix en faveur d'un des accusés qui nous appartient. M. de
 Chantelauze vécut dix ans au milieu de nous ; comme la magistrature, le
 barreau et tous les justiciables, nous avons apprécié, non seulement ses ta-
 lents, mais surtout sa hante impartialité, son esprit de sagesse et de modé-
 ration, et, nous n'hésitons pas à le dire, son attachement aux principes