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CHRONIQUE LOCALE. La rentrée des Facultés a eu lieu le 15 novembre, avec la solennité accoutumée. Devant une foule nombreuse accumulée dans cette salle, dont l'aspect est si néglige, dont les abords sont si peu convenables, et que la Faculté des Sciences prête chaque année faute de mie\ix , M. le Recteur a prononcé un élégant discours, glorification bien sentie et vivement applau- die de ce génie lyonnais, qui, à toutes les époques, à côté de nos habiles et probes négociants, a produit des Sidoine Apollinaire mi des Ballanche. Cette étude sur les Lyonnais célèbres, dont la Revue a déjà publié la pre- mière parlie, sera, nous l'espérons, continuée dans nos modestes colonnes et deviendra un document curieux* pour nous et un encouragement précieux pour la jeunesse studieuse de notre ville. M. le Doyen de la Faculté de Théologie a rappelé, en peu de mots, les travaux de ses savants professeurs ; M. Bouillier, dans un discours qu'il a bien voulu nous permettre de re- produire, a encouragé les jeunes gens à marcher hardiment dans les sen- tiers de la science, leur montrant que si le but est plus loin qu'autrefois, la route est aussi plus agréable et plus facile, et leur prodiguant avec libé- ralité et les stimulants de l'exemple et les fines railleries, piquantes seu- lement pour les faibles de cœur et de volonté. M. Richard de Nancy a montre que la science a, comme la religion, ses apôtres qui vont au loin porter le flambeau sacré et qui meurent misérablement, au milieu de l'indifférence du monde et oubliés de leurs concitoyens. On a regreité que l'état de santé du doyen de la Faculté des Sciences ne lui ait pas permis de faire entendre une parole toujours écoutée avec attention. Celte séance a montré une fois de plus quelle ardeur vit dans les jeunes intelligences de notre cité et avec quel.soin avide elles recueillent les enseignements de nos maîtres. Aussi, pour ne parler que de la Faculté des Lettres, au sein de laquelle la Revue du Lyonnais trouve plus spécialement des collaborateurs et des amis, les premières leçons ont-elles été suivies avec un empressement du meilleur augure pour cet hiver. M. Bouillier, au nom des saines et droites idées, a vivement, attaque les doctrines d'un nouveau philosophe, M. Vacherot qui, dans un livre parti dernièrement, s'était plû à développer le système qui lui avait déjà valu de si rudes démêlés avec le père Gratry et les écri- vains catholiques. M. Bouillier a montré avec la plus haute raison le danger de ces doctrines et il a porté une main hardie et sans pitié sur un échaf- faudage plus brillant que solide. M. de Laprade reprenant son cours trop longtemps interrompu, cl tout en faisant la concession imposée par les convenances, que la raillerie est le fond de l'esprit français, a protesté au nom de la conscience et du goût contre cet enseignement professé naguère par un homme d'esprit, que l'ironie vaut l'enthousiasme, que la moquerie et la satire sont aussi grandes que le génie, que Rabelais , Voltaire et Alfred de Musset, sont les plus éminents représentants de notre littérature, et que la Vucelle et Mardoche, sont le dernier mot de l'esprit humain. M. Dareste, s'appuyant sur des documents récemment publiés, a fait un tableau plein de charmes et de grandeur de la vie. des mœurs et de l'ad- ministration de Philippe II. M. Heinrich a repris ses études sur le Dante et sa parole religieuse et élevée n'a eu que des félicitations et des sym- pathies pour l'enseignement grave et sérieux de son prédécesseur. — Le 1 " décembre, la Société d'éducation a tenu sa séance publique au Palais des Arts, sous la présidence de M. le Sénateur, assisté de M. le Recteur de l'Académie. La Société a décerné une médaille de 300 fr. à - M. Dclarue, principal du collège d'Etampes, pour son mémoire : Des moyens à employer comme stimulants dans l'éducation. — L'Académie impériale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, dans sa séance d'élection, a fait les nominations suivantes :